lundi 10 mai 2010

La contagion (96e épisode)




Le Désespéré, Gustave Courbet
1843-45
huile sur toile
(collection particulière)

10 mai 2010


Aurons-nous un « Lehman Brothers 2 » ? Le premier avait si bien marché. Contrairement à ce que j’écrivais le 20 avril, l’aide de 35 milliards d’euros à l’adresse de la Grèce ne couvrait pas ses besoins de refinancement pour 2010. Le 22 avril, le gouvernement du PASOK annonçait la suite de l’opération vérité rétroactive : le déficit de 2009 s’élevait en fait à 13.6% et non à 12.7%.


Dans l’air soufré, les marchés répliquent par une hausse de la prime de risque sur la dette grecque à 2 ans de 4%. Nous sommes à 12.26%, on dirait que c’est la Sofinco qui prête. Le 26 avril, le Dow Jones côte encore 11.206 points. Le 27, les agences de annoncent un typhon : BB+. Reçois une raclée, toi pourriture infra-germanique.


Les spéculateurs tournoient au dessus du Panthéon, ils ravinent sur la Moncloa et Le Museu do Azulejo. Toute manifestation bue, le Parlement hellène vote un plan d’austérité pour donner des gages. Les fonctionnaires vont devoir verser l’obole. Trois versent leur sang.


Jusque là tout va bien. Le pus sort. L’Allemagne reste ferme à la veille des élections. La dette publique française demeure « objectivement » soutenable. La psychologie sadique des marchés décide que l’Espagne et le Portugal seront les suivants à endurer l’estrapade.


Une semaine après qu’on ait suspendu l’économie des trois pays européens au mât, les populations liées derrière le dos, et qu’on les ait laissées tomber près du sol, la zone euro est au bord de l’exécution capitale.


Aux Etats-Unis, les créations d’emploi atteignent 290.000 postes en avril, du jamais vu depuis aout 2007. En Europe, le lundi 3 mai, à l’aide de poulies, la question de la crédibilité de l’euro reprend.


Lundi, -225 points, mardi, -60. Mercredi, on fête la mort de Napoléon, l’ouverture des états généraux, le plancher crève les 11.000 points. La séance clôture éventrée à 10.868 points. Jeudi, par erreur, la bourse de New York fait une chute de pression. Un trader vend 16 milliards au lieu de 16 millions de titres. En quelques minutes, l’indice principal perd 998 points.


Revenez !


C’était un bug, une aberration. Les cours remontent, mais pas assez vite pourtant. La séance se termine à 10.520 points. Le lendemain, on tombe près des 10.300 points. C’est le week-end, l’Union Européenne et le FMI fouillent au fond de leurs poches et sortent 110 milliards d’euros.


Demain, je vous raconte : la panique porte conseil.


Gabrielle Durana

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1 commentaire:

Lisa a dit…

Bonjour

j'aimerais beaucoup vous contacter, pourriez vous m'écrire via lisatremblay84@gmail.com s'il vous plait ?

Merci

Bien cordialement

Lisa