mercredi 15 juin 2011

la Grèce a notre monnaie et c’est notre problème (114ème épisode)



Athènes aujourd’hui.

mercredi 15 juin 2011

Le système financier mondial est de nouveau en péril. Aux Etats-Unis, les Républicains majoritaires au Congrès menacent de ne pas voter avant le 2 aout le relèvement du plafond de la dette publique. Ils veulent empêcher les Démocrates de combler le déficit en accentuant la pression fiscale sur les riches ; pourtant au plus bas depuis 60 ans[1]. A la place, ils proposent de démanteler Medicare, le coûteux système de sécurité sociale « à la française », réservé aux plus de 65 ans et de le remplacer par des ‘vouchers’, des sortes de bons d’achats que les retraités utiliseraient pour obtenir un couverture auprès d’assureurs privés. En Europe, le bras de fer est engagé entre la Banque Centrale Européenne et les gouvernements. La pomme de discorde est en argent : la Grèce subit une crise de liquidité alimentée par les spéculateurs, qui va absorber les pertes ? La négociation se déroule sur fond de mouvement social, des « Indignés » de la Puerta del Sol au courroux grec, et de vacance provisoire au Fonds Monétaire International, depuis que son ancien Directeur général a été arrêté le 14 mai pour agression sexuelle. Le banquier central européen estime que la douleur doit être partagée entre les créanciers et le Peuple-Contribuable. Les gouvernements, certains contributeurs nets au Fonds européen de stabilité financière (EFSF), d’autres gardiens des intérêts de leurs banques nationales créancières veulent bien, à condition qu’on distingue le peuple (grec), les contribuables (les Autres) et les banques (à soi).

Au jeu de la poule mouillée ('game of chicken’), chaque joueur se dispute un avantage et menace l’autre pour essayer de remporter la mise. Le premier qui cède, le plus couard (‘chicken’), a perdu. Le pire advient si aucun des deux ne cède.

Sur la place, le peuple grec refuse de s’immoler pour sauver l’euro et à l’angle du carrefour, les bookmakers prennent les paris sur qui appuyera le premier le pied sur le frein. Cette crise ne veut pas mourir.

Gabrielle Durana

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[1]Taxes (As A Percentage Of Economy) Drop To Lowest Level In 60 Years, STEPHEN OHLEMACHER, the Huffington Post, 2 février 2011.

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