7 novembre 2011
Le référendum de la Grèce sur le plan de redressement à marche forcée de ses finances publiques est mort, jeudi 3 novembre, tué par son auteur, devant le conclave du G20. Vendredi 4 novembre, on apprenait que George Papandréou avait survécu à un vote de confiance du Parlement grec et qu’il céderait le pouvoir à un « gouvernement d’unité nationale ».
Il semble que le nouveau Premier ministre par intérim sera Lucas Papademos, ancien gouverneur de la Banque Centrale. On peut être patriote et banquier central, comme le prouve chaque jour Ben Bernanke. Par ailleurs, l’État grec aurait bien besoin d’être secoué, pour qu’il se mette enfin à lever l’impôt. Tout de même, de loin, la mort subite du référendum grec fait penser à une mise au pas des autorités, une sorte de « coup de marché ».
Pendant ce temps, à Rome, le joug de Silvio Berlusconi, le 3eme plus long mandat dans l’histoire moderne de l’Italie, après Mussolini et Giovani Giolotti (1892-1921) est sur le point d’être desserré non par une pièce de Dario Fo, mais par l’étau des marchés. Le coryphée contemporain sème le doute d’une catastrophe imminente et rend la dette publique italienne de 2000 milliards d’€, de plus en plus chère à financer.
L’Italie est trop grosse pour faire faillite (too big to fail) mais surtout, elle est trop grosse pour être renflouable (too big to bail). Le super plan sur la dette européenne du 26 octobre reposait sur les châteaux en Asie d’une expansion du FESF, financée par les autres. Lors de la réunion du G20, les 3-4 novembre 2011 à Cannes, les invités ont ramené les Européens au principe que charité bien ordonnée commence par soi-même et que les Européens vont devoir financer le sauvetage de leur système financier avec leurs euros et l’aide bien intentionnée du FMI.
Combien y aura-t-il de coups de marché ? Que restera-t-il de l’Europe de notre jeunesse qui nous avait fait rêver ? Misère, nous allons tous nous mettre à chanter « Va, pensiero », l’air des esclaves de Nabucco.
Gabrielle Durana
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