Il y a un an, le 9 octobre 2007, le Dow Jones se trémoussait à 14.164,53 ; son plus haut niveau depuis sa création par M. Dow et M. Jones, qui avaient commencé à computer un indice, au 15 de la rue Wall en 1882. Ce matin, la Bourse ouvrait avec un Dow Jones à 9258,10 points. L’indice, qui est un panier de valeurs des 30 plus grandes entreprises américaines, avait perdu 35% en un an et 15% en six jours.
Un autre indice qui, lui, compte 500 entreprises, le Standard & Poor’s 500 (M.Henry Varnum Poor s’ était amusé en 1860 à publier un livre qui retraçait toutes les compagnies américaines de chemins de fer et leur montages financiers), donc le S&P 500 était à 984,94 points, son niveau le plus bas depuis août 2003 ; en baisse de 37 % par rapport à octobre 2007.
Ce n’ est pas un très joyeux anniversaire. Si on prend un troisième indice, le DJ Wilshire qui englobe 5.000 valeurs, soit la quasi-totalité des entreprises cotées en Bourse, en un an, 7,5 trillions de dollars de capitalisation boursière ont été détruits. En français le mot « trillion » est un peu vieilli. Un trillion, c’est un million puissance trois (« tri -») ou si vous préférez 10 puissance 12. D’habitude on dit plutôt mille milliards. Mais qui a vraiment l’habitude de brasser des trillions ? Et comme on parle en dollars, c’ est l’anglais qui nous contamine.
7,5 trillions de dollars c'est plus que le PIB du Japon (4,272 trillions de dollars en 2007), ou celui de la Chine (3,25 trillions) et presqu’autant que la dette publique américaine (10,19 trillions) ; dont les deux premiers créanciers sont d’ailleurs le Japon (593 milliards en bons du Trésor américain) et la Chine (519 milliards).
7,5 trillions c’ est presque la moitié du PIB américain, (13,8 trillions en 2007).
Par comparaison, Bill Gates, le fondateur de Microsoft et l’homme le plus riche du monde ne pèse que 57 milliards. Et si on prend les 400 familles du palmarès Forbes, elles n’accaparent que 1,57 trillion, à elles 400. Un peu moins que le PIB de la France (1,891 trillion en 2006).
Alors, ces 7,5 trillions, était-ce du vent ? Le FMI estime qu’il y avait environ 1,4 trillion d’actifs pourris du fait de la bulle spéculative immobilière. Environ la moitié a été déjà désarmée, reste donc l’autre moitié de la bombe. Le plan Paulson s’élève environ à ce montant. Je me demande si c’est comme cela qu’il a estimé le montant de l’ardoise.
On voit bien comment 1,4 trillion d’actifs pourris ont pourri la vie de 5.000 entreprises moins les banques et autres participants à la bulle, plus toutes les PME non cotées en Bourse. Que les cours de Google ou d’IBM qui vient encore de générer des bénéfices records baissent n’a aucune raison d’être. Pourtant, ils baissent, ils baissent, Madame ! Ils ne font que ça, de baisser. Dans un effet boule de neige, 7,5 trillions de dollars sont partis en fumée.
Pour la gueule de bois, j’ ai une recette excellente de soupe à l’ oignon. Mon conseil, vous la servez à la fin de la fête juste avant le premier métro. Wall Street, c’ est sur la ligne 3 direction Pont de Levallois.
Chroniques du tsunami financier Gabrielle Durana All rights reserved
jeudi 9 octobre 2008
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